On distingue le cinéma wallon, francophone, et le cinéma flamand, néerlandophone.
Souvent, rien ne distingue un film wallon d’un film français, d’autant qu’il est souvent difficile de définir réellement leur nationalité. En cause, des coproductions tellement étroites qu’elles en deviennent illisibles. L’inverse est un peu vrai aussi. Beaucoup d’acteurs belges (Benoit Poelvoorde, Jérémie Renier, Cécile de France, François Damiens, Olicvier Gourmet, Emilie Dequenne...) sont des têtes d’affiche dans des films français. Le cinéma belge a donc longtemps étéassocié au cinéma français, comme Un soir, un train en 1968 (qui marque l’émergence d’une identité belge), ou Dust en 1984.
La production belge d’un film se faisait souvent de façon plus ou moins anarchique. En 1967 est créée la "Commission de sélection des films", chargée d’apporter son soutien à la production cinématographique belge francophone. La Commission va encadrer le cinéma belge. Cette longue histoire est évidemment jalonnée de moments-clés. Le premier se situe en 1991, avec la sortie de Toto le héros, de Jaco Van Dormael, prouvant qu’il est possible de faire des films nationaux autrement, qui réalisera aussi Le huitième jour. On se souvient du scandale provoqué sur la Croisette en 1992 par trois jeunes types un peu barges ayant tourné à l’arrache un faux documentaire sur un tueur en série : Benoît Poelvoorde, Rémy Belvaux et André Bonzel créent en effet le buzz avec C'est arrivé près de chez vous. En 1999, se sont les frères Dardenne qui réalisent Rosetta, tandis que la même année Nathalie Baye est récompensée pour Une liaison pornographique. En 2006, pour surfer sur la vague de la bonne réputation des films belges, Luc Besson a produit Dikkenek.
Le cinéma belge met souvent en scène des univers singuliers (Aaltra, L'iceberg, Eldorado). Son humour potache ou corrosif met en avant une auto dérision, une forte aptitude à se moquer de soi-même sans pour autant se dénigrer (Torpédo, La famille Bélier). Les films belges, faits au départ avec peu de moyens sont moins soumis aux dictats des grosses productions ou aux exigences du Box-Office.
Le cinéma belge, c'était la Wallonie. Mais la Flandre impose peu à peu ses réalisateurs inspirés, comme Felix Van Groeningen (Alabama Monroe) ou Stefan Liberski (Baby balloon). En 2011, Bullhead a révélé la performance de Matthias Schoenaerts, véritable Minotaure du plat pays. Il est donc désormais un autre cinéma belge, empreint de cette même insaisissable belgitude (La merditude des choses, Left Bank).